Comment limiter le développement d’ostéochondrose chez le poulain ?
L’Ostéochondrose est une maladie multifactorielle. Cela signifie que plusieurs facteurs entrent en jeu, tels que la génétique et les conditions d’hébergement du poulain. Par exemple, les poulains ayant une activité modérée et régulière (marche) sont moins à risque de développer des lésions d’ostéochondrose que les poulains confinés au box ou à l’opposé que ceux travaillant régulièrement de manière soutenue même contrôlée (ex : pré-débourrage).
De même, l’alimentation de la poulinière et du jeune est primordiale pour assurer une croissance et un développement optimaux et donc prévenir la survenue d’ostéochondrose. Pour ce faire, il convient de :
- Eviter les carences en minéraux, en particulier en cuivre (besoins du poulain en croissance = 20 à 30 mg par kg de matière sèche ingérée) et en calcium, deux éléments très importants pour la croissance du squelette. Les apports de phosphore et de zinc ne doivent pas être négligés pour autant. Pour ce faire, il est essentiel de fournir ces minéraux de manière équilibrée : le rapport phosphocalcique (calcium/phosphore) doit se situer autour de 2 et le ratio zinc/cuivre autour de 3.
- Limiter les excès de glucides (amidon /sucres). C’est pourquoi il est primordial de privilégier la distribution de fourrage au détriment des céréales qui sont riches en amidon. De plus, les traitements technologiques des céréales tels que le floconnage et le soufflage améliorent la digestibilité de l’amidon et donc entrainent une augmentation de l’absorption de sucre (glucose) dans le sang (= glycémie) après les repas. C’est également le cas des aliments riches en sucres simples, comme la mélasse. Or, de nombreuses études scientifiques ont montré qu’une augmentation importante de la glycémie chez les poulinières et les poulains après les repas était très fortement corrélée au développement de la maladie. Pour cette raison, nous vous conseillons d’éviter les aliments mélassés à base de flocons de céréales, mais également de limiter les apports en amidon par repas à un maximum de 100g/100kg de poids vif, soit 0,5L (0,35kg) de Breeding pour 100kg de poids vif.
- Limiter les excès d’énergie. Distribuer trop d’énergie aux poulinières peut les rendre obèses : une jument gestante n’a pas besoin de manger pour deux, elle a surtout besoin d’avoir une alimentation parfaitement adaptée aux besoins du futur poulain. De la même manière, distribuer trop d’énergie aux poulains contribue à accélérer leur croissance. Or, une croissance trop rapide se fera au détriment de la robustesse du squelette : l’os ne peut à la fois grandir vite et bien ! L’obésité de la jument et une croissance trop rapide du poulain sont également associées au développement de l’ostéochondrose. Il est donc recommandé de contrôler les apports d’énergie, en surveillant l’état corporel et idéalement l’évolution du poids de la jument et du jeune en croissance par des pesées régulières (tous les 15 jours).
Offrir à son poulain les meilleures conditions de vie possibles, c’est lui assurer une bonne santé lorsqu’il sera adulte. Et cela passe notamment par une alimentation équilibrée et adaptée dès la gestation de la jument. La gamme Élevage Reverdy a été développée pour couvrir de manière optimale les besoins des poulinières et des poulains en croissance. Vous trouverez ci-dessous le programme alimentaire que nous vous conseillons afin de limiter le développement d’ostéochondrose au sein de votre élevage. En plus des aliments et suppléments conseillés ci-dessous, il est important que vos chevaux aient du foin de prairie de qualité à volonté ainsi que de l’eau propre et une pierre de sel pur. De même, durant la saison de pâturage, les rations présentées ci-dessous doivent être diminuées voire même supprimées temporairement tant que l’herbe est abondante.
Cyrille DAVID, Docteur Vétérinaire.
REVERDY Nutrition Équine, Département Recherche & Développement, Juvigny les Vallées, France