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Parce qu’un rappel ne fait jamais de mal, et qu’il n’est jamais trop tard pour s’améliorer !
✋ ERREUR #1 : Sous-estimer l’importance des fibres
Le cheval est un herbivore. Le fourrage est indispensable à sa bonne santé :
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Rôle d’hygiène mentale : la prise alimentaire = facteur d'occupation et de tranquillisation.
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Effet de lest : en stimulant la motricité intestinale, les fibres limitent les risques de déplacements, voire de torsions, des multiples anses intestinales = facteur d'hygiène digestive.
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Pouvoir tampon des fourrages : élément clé dans la prévention des ulcères gastriques. Le pouvoir tampon intrinsèque élevé des fourrages associé à la production importante de salive qu'ils engendrent, permettent de neutraliser l'attaque acide.
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Apports énergétiques : les fourrages représentent une source énergétique souvent négligée dans l'alimentation du cheval. Pourtant, 2 kg d'un bon foin = 1 kg d'orge environ d'un point de vue énergétique.
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Le cheval abrite une flore cellulolytique qui digère les fibres, avec laquelle il vit en symbiose. On dit alors que "Nourrir un cheval c'est nourrir sa flore".
💬 Conseils pratiques
Le fourrage doit constituer la base de l'alimentation d'un cheval, il est donc primordial qu'il puisse bénéficier d'un fourrage de qualité et en quantité suffisante (c'est-à-dire permettre un accès permanent, ou distribuer au minimum 8 à 10 kg de foin par jour pour un cheval de 500 kg par exemple).
⚠ Il faut éviter à tout prix les périodes de jeûne, le cheval ne doit jamais se retrouver le ventre vide. Et cela est d'autant plus vrai avant un exercice ou la distribution d'un repas de concentré !
Pour plus d’informations 👉 Les fibres dans l’alimentation du cheval
✋ ERREUR #2 : Négliger l’importance de l’hydratation
Un cheval (de 500 kg) au repos, boit en moyenne 25L d'eau par jour. Cette quantité peut être multipliée par 2, voire par 3, selon notamment : l'activité du cheval (exercice physique), son stade physiologique (lactation), et les conditions climatiques. L'eau est un nutriment important pour les équidés, indispensable pour la digestion et la thermorégulation par exemple. Chez le cheval, la déshydratation peut avoir des conséquences très graves sur sa santé : coliques, coups de sang, obstructions œsophagiennes...
Un cheval doit toujours avoir un accès facile à une source d'eau propre et de bonne qualité.
❄ En hiver, une attention toute particulière doit être portée à l'abreuvement ! En effet, l'hiver les chevaux ont tendance à moins s'abreuver (sensation de soif diminuée, eau trop froide et même parfois gelée, accès au point d'eau potentiellement rendu difficile par l'état des sols). Ce qui augmente alors considérablement les risques de coliques, de bouchons œsophagiens, et de coups de sang en hiver.
Il y a alors quelques bonnes pratiques à respecter :
- Favoriser les seaux et bacs à eau, les chevaux préfèrent boire dans un grand volume d'eau.
- Les chevaux préfèrent boire une eau tempérée, c'est-à-dire autour de 20°C, et quelle que soit la saison. Attention aux températures froides !
- Toujours bien s’assurer de la bonne disponibilité de l’eau, en hiver notamment : attention aux points d'eau difficiles d'accès, aux tuyauteries et bacs gelés, et aux abreuvoirs avec débit insuffisant (quelle que soit la saison) : mini 7-8L d’eau /minute.
- Il est aussi très important de bien mettre à disposition de son cheval un foin de qualité et une pierre de sel pur en permanence. L'ingestion de foin et de sel conditionnent directement l'ingestion d'eau, et inversement.
- Lors des transports, faire boire de l'eau au seau toutes les 2 à 4 h impérativement. Et une fois arrivé à destination, la vérification de l'accès à l'eau doit faire partie des premiers reflex !
- Complémenter son cheval avec des électrolytes après des efforts/événements entraînant une sudation. En plus de permettre la reconstitution des stocks en sels minéraux, les électrolytes vont permettre d'optimiser la réhydratation lorsque le cheval boit.
- Et si l'eau provient d'une source ou d'un puits, il est indispensable de procéder à une analyse chimique/microbiologie 2x par an afin de déterminer si l'eau est propre à la consommation.
Pour plus d’informations 👉 25 litres… d’eau
✋ ERREUR #3 : Ne pas diviser la ration quotidienne
Le système digestif du cheval est adapté à de petites quantités ingérées à chaque repas, plusieurs fois dans la journée.
Il est donc conseillé de fractionner la ration journalière d'aliment concentré en repas équilibrés et de respecter une quantité maximale d'aliment par repas dépendante du cheval et de l'aliment.
Cela permet notamment de :
- Limiter l’encombrement dans l’estomac.
- Raisonner les apports en glucides solubles(amidon + sucres), et prévenir la survenue de troubles digestifs et métaboliques(coliques, ulcères gastriques, coups de sang, fourbures, etc.)
ℹ Le saviez-vous ?
- Augmenter la fréquence de distribution des concentrés améliore l'absorption des minéraux et des graisses.
- Augmenter la fréquence de distribution des concentrés diminue la glycémie et l'insulinémie après les repas, et normalise les concentrations sanguines en leptine (hormone de la satiété). Cela permet de se rapprocher du métabolisme que les chevaux présentent lorsqu'ils sont en pâture.
- Pour limiter l'encombrement dans l'estomac, il est conseillé de ne pas dépasser 400g d’aliment /100kg de poids vif et par repas.
- Pour prévenir la survenue de troubles digestifs (chez un cheval adulte en bonne santé), il est conseillé de ne pas dépasser 100g d'amidon/100kg de poids vif et par repas.
Cette quantité doit être revue à la baisse dans le cas de chevaux souffrant de pathologies en lien avec les glucides (ulcères gastriques, myosites, fourbures, etc.) -
La saisonnalité (période de froid ou de fortes chaleurs par exemple)
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Le stade physiologique du cheval (poulinière, jeune en croissance, vieux cheval...)
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Son activité (préparation à l'effort et récupération en période d'entraînement ou de compétition par exemple)
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Une pathologie ou un problème de santé (amaigrissement, arthrose, coups de sang, troubles digestifs, ulcères gastriques, etc.).
- Les suppléments nutritionnels ne peuvent remplacer une ration alimentaire équilibrée.
- L'incorporation d'un nouveau complément dans la ration doit donc avoir un but précis pour répondre à une problématique claire et définie.
- De manière générale, il est conseillé de ne pas dépasser 2, maximum 3 suppléments nutritionnels à la fois.
💬 Conseils pratiques
Et attention aux transitions !
Les changements abrupts de rations peuvent perturber le bon équilibre du microbiote intestinal du cheval et par conséquent sa digestion, pouvant ainsi notamment augmenter le risque de troubles digestifs comme des coliques.
Chaque transition, quelle qu'elle soit (aliment concentré ou fourrage), doit donc se faire de manière progressive (= 10 jours minimum pour un changement d'aliment par exemple).
Il est aussi possible de soutenir la flore intestinale du cheval avec un complément à base de probiotiques et de post biotiques, comme le Reverdy FLORE.Pour plus d’informations 👉 Quelle quantité d’aliment distribuer ? et Quelle quantité d’amidon maximum par repas ?
✋ ERREUR #4 : Nourrir « par habitude » et non selon les besoins
L'ajout d'un aliment concentré n'est pas toujours nécessaire !
Chaque cheval est unique ! Sa ration quotidienne doit donc tenir compte de ses propres besoins, dépendants de différents facteurs, dont : sa race, son âge, son état corporel, son activité, son environnement et conditions de logement, les conditions climatiques, le type de fourrage distribué, ainsi que ses potentiels troubles ou pathologies (digestifs, locomoteurs, musculaires, etc.).
⚠ Sur-nourrir son cheval en distribuant systématiquement une (grosse) ration d'aliment concentré en se persuadant que "sinon, le cheval a faim" n'est pas la bonne approche !
Si le cheval bénéficie d'un accès permanent à un fourrage de qualité, son appétit sera naturellement régulé.
💬 Conseils pratiques :
En priorité, toujours assurer à son cheval un accès permanent à un fourrage de qualité. Il faut ensuite raisonner l'ajout d'un aliment concentré selon ses besoins spécifiques.
Si le fourrage au cheval pour se maintenir en état et lui fourni suffisamment d'énergie, on peut simplement le complémenter avec un CMV (complément minéral & vitaminique) comme Reverdy Minéral Oligovit, ou un aliment correcteur de céréales comme le Reverdy Cereal FREE.
Si le fourrage seul ne permet pas au cheval de se maintenir en état et/ou de lui fournir suffisamment d'énergie le choix de l’aliment concentré et la quantité distribuée doivent être faits selon les besoins spécifiques. Et si le cheval manque / perd de l'état alors qu'il reçoit déjà une ration de concentré (en complément de sa ration fourragère) 👉 éviter d'augmenter la quantité distribuée sans évaluer au préalable la ration actuelle et l'état de santé global du cheval.✋ ERREUR #5 : Multiplier et surdoser les compléments alimentaires
Un supplément nutritionnel est un concentré de nutriments, de plantes ou d'autres substances, ayant un effet nutritionnel ou physiologique. Les suppléments nutritionnels sont apportés aux chevaux en complément d'une ration quotidienne équilibrée dans le but de répondre à des besoins spécifiques pouvant varier selon :
L'ajout de compléments n'est pas systématique, il doit être pertinent et réfléchi selon les besoins de chaque cheval. "Plus ne veut pas toujours dire mieux"
💬 Conseils pratiques
Et si on a le moindre doute... ? 🤔
Il ne faut pas hésiter à se faire accompagner pour établir, rééquilibrer, ou tout simplement s'assurer que la ration quotidienne de son cheval soit adaptée au plus proche de ses besoins.
Notre équipe de conseillers & les vétérinaires de notre Pôle Santé Reverdy sont à votre écoute 👉 obtenir des conseils personnalisés et gratuits pour l'alimentation de mon cheval.